mardi, octobre 27 2015

Quotas francophones: 20 ans de défiance (suite)

Fin septembre, une partie des radios musicales privées ont lancé une campagne de désinformation intitulée "À la radio, j'écoute ce que je veux". Le but de cette opération était de contester un amendement au projet de loi relatif à la liberté de création disposant que (art. 11 ter):

Dans l’hypothèse où plus de la moitié du total des diffusions d’œuvres musicales d’expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France se concentre sur les dix œuvres musicales d’expression française ou interprétées dans une langue régionale en usage en France les plus programmées par un service, les diffusions intervenant au delà de ce seuil ne sont pas prises en compte pour le respect des proportions fixées par la convention pour l’application des quatre premiers alinéas du présent 2° bis.

En clair, en cas d'adoption définitive, les radios ne pourront plus remplir leurs quotas en se contentant de passer en boucle une petite dizaine de morceaux. Les moyens déployés pour faire barrage à cette mesure donnent une idée de l'effroi que la diversité musicale inspire à ces radios: spots publicitaires, messages en direct des animateurs et journalistes, tribune, communiqué de presse, etc. Bref, les chantres de la "liberté d'expression" synonyme de rotations ultra-serrées fulminent. Malgré ces vains efforts de communication, le projet de loi a été adopté par les députés en première lecture le 6 octobre. Il est actuellement en cours d'examen par le Sénat et, sauf impondérable, l'amendement fâcheux devrait être adopté en l'état.

Et s'ils vont à l'encontre de l'objectif des radios commerciales, à savoir attirer un maximum d'auditeurs en prenant le moins de risque possible, les quotas remplissent une fonction saine pour le paysage radiophonique français et sa scène musicale.

Pourquoi des quotas ?

Comme rappelé dans le précédent billet à ce sujet, les quotas ont été introduits pour promouvoir la culture française et notamment la protéger de l'invasion continuelle de l'anglais qui traduit une certaine uniformisation (pour ne pas dire « américanisation », certains parlant même d'impérialisme culturel). Même s'il est vrai que cela n'a pas empêché la production de musique française de chuter, il est indéniable que la baisse a au moins été enrayée. Car il est clair au vu de ce qui a été dit précédemment que, sans cette obligation imposée aux radios, les diffusions seraient minimales voire inexistantes. Or les ondes sont encore un moyen de découverte majeur pour les nouveaux talents, même si leur part de marché ne cesse de décroitre au profit des sites de streaming dont le succès est grandissant du fait de la démocratisation de l'Internet mobile à très haut débit -- ce que les radios n'ont bien entendu pas manqué de souligner.

Quoi qu'il en soit le constat est là: depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la culture anglo-saxonne, et tout particulièrement américaine, s'est imposée, y compris dans la musique. L'illustration la plus marquante en est sans doute le Concours Eurovision de la chanson. Lors de la toute première édition, en 1956, la moitié des chansons étaient en français. En 1965, un candidat chante en anglais alors qu'il ne s'agit pas d'une langue officielle de son pays, ce qui amène les organisateurs à proscrire formellement ce cas de figure dès l'année suivante et jusqu'en 1973. Mais suite à l'édition 1976 où un tiers des chansons furent interprétées en anglais, la règle des idiomes nationaux fut rétablie jusqu'en 1999. Depuis, il ne subsiste plus d'obligation quant au choix de la langue d'interprétation. Résultat ? En 2008, aucune chanson n'a concouru en français. En 2015, seules cinq chansons sur trente n'étaient pas en anglais. Pourtant, chanter dans une langue que l'on maitrise peu ou mal n'apporte aucun avantage compétitif et n'en met en valeur aucune.

À l'heure où certains annoncent avec ravissement le déclin inéluctable des idiomes nationaux et l'avènement de l'anglais comme unique outil de communication universel, d'autres s'inquiètent de la menace de plus en plus prégnante que représente l'impérialisme linguistique. À force d'entendre majoritairement (si ce n'est quasi exclusivement) de la musique chantée en anglais, de voir des films et des séries en anglais, et même, dans une certaine mesure, de lire des textes artistiques dans cette même langue, on finit inconsciemment par considérer la sienne comme inapte ou simplement moins adaptée à l'expression culturelle. Cet état de fait, appelé perte de domaine, est symptomatique d'une phase de déclin préliminaire de la langue, à laquelle risque de succéder « une perte de substance réduisant l’usage de la langue au ménage, au jardin et à la cuisine ».

Enfin, ça n'est pas parce que les Anglo-Saxons (en particulier les Américains) n'hésitent pas à déployer des moyens colossaux pour assurer l'exportation de leur culture que le reste du monde doit nécessairement s'en faire le réceptacle passif.

jeudi, octobre 15 2015

Quotas francophones: 20 ans de défiance

Depuis 1996, les radios privées sont tenues de diffuser au moins 40% de chansons francophones, dont la moitié (soit 20% du total) de nouveaux talents. Cette mesure a pour vocation d'encourager la production d'œuvres en langue française, alors que l'anglais serait plus spontanément plébiscité par de nombreux artistes nationaux, en leur assurant des débouchés radiophoniques. Il est à noter que le critère est la langue employée et non la nationalité de l'artiste. Les défenseurs de cette réglementation la justifient par la nécessité de sanctuariser la production française face à la pression des œuvres anglo-saxonnes à laquelle les radios commerciales ont tôt fait de succomber. Ses détracteurs y voient au contraire une mesure liberticide, ingérance éditoriale inacceptable de la part de l'État, qui ne laisse d'autre choix aux programmateurs et directeurs artistiques que de sélectionner des titres médiocres dans le simple but de remplir les quotas. En clair, si la production française était de qualité, il n'y aurait pas besoin de quotas pour la promouvoir.

Mais laissons (temporairement) de côté ces débats politiques pour examiner la façon dont les intéressées, à savoir les radios privées, se débrouillent pour rentrer dans les clous en prenant le moins de risques possible quant à leurs parts de marché (et donc leurs recettes publicitaires). Celles n'étant éligibles à aucune des dérogations prévues par la loi ont l'obligation de remplir leurs quotas aux heures d'écoute significatives, c'est-à-dire entre 6h30 et 22h30. Il n'est donc pas possible de finauder en diffusant sa programmation française la nuit. Il est en revanche parfaitement envisageable de la regrouper à des horaires réputés creux, tels que le dimanche matin. Par ailleurs, il est possible d'en diminuer l'impact sur l'auditoire en la calant pendant des décrochages. En effet, la pige (c'est-à-dire la surveillance et l'analyse des titres joués) des radios nationales est faite sur la diffusion parisienne; celles-ci ont donc toute latitude pour remplir leurs quotas sans que les auditeurs en province n'entendent un seul morceau français. Autre technique de gruge classique: la durée des titres; elle doit être d'au moins 1min10s. Il suffit donc de fabriquer des versions compactes de cette longueur pour diviser en moyenne par trois le temps attribué à la musique française pour le même résultat. Enfin, les chansons interprétées partiellement en français sont aussi comptabilisées; ce qui inclut les titres étrangers dont une partie a été traduite dans le seul but de s'assurer une meilleure diffusion en France, mais aussi ceux essentiellement instrumentaux avec seulement quelques mots prononcés en français.

Plus d'infos sur la réglementation:

Suite...

mardi, janvier 25 2011

Retour des radios

Vous l'attendiez avec impatience ? La rubrique Radio est de retour !
On y accède dorénavant à cette adresse: http://radio.defendingthemusic.fr/ suivie éventuellement du nom de la radio tout attaché. Par exemple, pour Radio FG: http://radio.defendingthemusic.fr/radiofg
Pour le moment, certaines radios sont encore "fermées", c'est-à-dire que leurs tracklistings ne sont pas disponibles.
Les historiques et le CTKoi reviendront plus tard...

dimanche, janvier 11 2009

Problème réglé (pour le moment...)

Comme vous l'avez peut-être constaté, le site remarche depuis fin décembre. Après de nombreuses plaintes, Free a finalement décidé de faire marche arrière. Pourvu que ça dure ! Les bases de données sont donc de nouveau mises à jour et les tracklistings des radios accessibles.

jeudi, décembre 4 2008

Problème technique

Suite à la modification par Free du paramétrage du serveur PHP, la rubrique Radio du site est à 99% hors-service. Apparemment, un certain nombre sites (dont le mien, je suppose) monopolisent une quantité trop importante de ressources sur le serveur qui est mutualisé. J'envisage donc sérieusement de changer d'hébergeur. Mais cela ne se fera certainement pas avant la fin de l'année. Concernant le fonctionnement des pages sur les radios, seuls les historiques sont encore accessibles, mais ils ne sont plus mis à jour depuis le 1er décembre.

samedi, juillet 12 2008

C T Koi

Un titre à la radio vous plait, mais vous ne savez pas ce que c'est ? Inutile de compter sur l'animateur qui soit ne le dira pas, soit le dira tellement vite que ce sera incompréhensible.
Pour retrouver les infos sur un morceau passé à la radio, il n'y a qu'une seule adresse: CTKoi ? Comment ça marche ? Rien de plus simple: vous entrez la radio, la date et l'heure de diffusion, et le système vous renvoie instantanément l'artiste et le titre recherchés.

samedi, novembre 10 2007

Quelques nouveautés

Après plusieurs mois de silence, je vous annonce le programme des réjouissances à venir.
Comme vous l'avez peut-être déjà constaté, j'ai ajouté depuis cet été, à titre expérimental dans un premier temps, la possibilité d'écouter un extrait de 20 secondes de la quasi-totalité des morceaux figurant dans l'historique mensuel de FG DJ Radio. L'essai ayant été probant, j'ai décidé de maintenir cette fonction. Cependant, veuillez noter que les extraits proviennent d'enregistrements effectués automatiquement lors de la diffusion de chaque titre sur FG ; il se peut donc que vous trouviez sur certains sons des morceaux de jingles ou la fin du speech d'un animateur.
Je pensais à l'origine étendre ceci aux autres radios, mais la nature des données transmises en matière de titrage risque de rendre l'opération difficile. C'est pourquoi je n'envisage pas de le faire dans un futur proche. En revanche, et en guise de consolation, vous pourrez dès le mois prochain retrouver les infos concernant le label et la date de sortie dans les historiques, celles-ci n'étant pour le moment accessible que pour les 5 derniers titres joués.
J'ai également ajouté quelques nouvelles radios à la liste: FIP et RTL2, entre autres. Les historiques associés arriveront bientôt...

samedi, juillet 14 2007

Mises à jour importantes dans la rubrique Radio

Pour rattraper le temps perdu, j'ai bien bossé depuis le début des vacances. J'en veux pour preuves les quelques radios ajoutées (Contact et Ouï FM) mais surtout l'adjonction du fameux historique des titres joués pendant le mois en cours sous forme de tableaux, pour chaque radio, et non plus seulement pour FG DJ Radio. Ces historiques sont accessibles via les liens placés en bas de page de chaque radio.
Autre nouveauté: la galerie photos qui contient (enfin) les photos prises depuis l'été dernier. La plupart proviennent de mon téléphone portable donc la qualité est souvent médiocre :/

mardi, mai 8 2007

Mises à jour annoncées

J'avais parlé, il y a déjà quelque temps, de l'ajout de nouvelles radios... C'est fait !
Vous pouvez retrouver dorénavant dans la rubrique radio, en plus de celles que vous connaissez déjà, Europe 2, Le Mouv', Skyrock et Fun Radio.
En prime, j'ai mis en ligne une nouvelle fonction qui était déjà en test depuis longtemps, à savoir l'historique de la playlist: tous les morceaux diffusés (et titrés...) chaque mois classés dans un tableau par nombre de diffusions, avec dates et heures de première et dernière diffusion, tout cela mis à jour en temps réel (cf. "Last update" en bas de page). Pour le moment, cette fonction n'est disponible que pour FG DJ Radio, mais je compte rapidement l'étendre à la totalité des radios référencées. Donc restez branchés ;)

dimanche, mars 4 2007

Ajout de radios

Avec le lancement de la nouvelle webradio du réseau FG, FG dance par Hakimakli, j'ai profité de l'occasion (et des vacances ;)) pour ajouter les webradios du réseau NRJ. Rendez-vous dans la section radio. A venir: Fun, Sky, Le Mouv et Europe 2...